Mariquita, Moonbeam et Moonbeam IV équipés par Incidence Sails Classic
Les propriétaires des plans Fife, Mariquita, Moonbeam et Moonbeam IV, ont choisi la voilerie Incidence pour renouveler les jeux de voiles de leurs superbes yachts du début du siècle, avec un cahier des charges extrêmement exigent en termes de recherche d’authenticité. « L’équipe d’Incidence réalise un travail exceptionnel »,souligne Benoit Couturier, propriétaire de Mariquita.
Septembre 2020, la superbe silhouette de Mariquita se profile en rade de Brest. Le célèbre plan Fife venait d’être acheté par Benoit Couturier, collectionneur de voitures et amoureux du beau, de l’authentique.
Une nouvelle voilerie pour 3 plans Fife
Quelques mois plus tard, les deux Moonbeam rallient à leur tour le port breton : le Team Fife vient de voir le jour. Benoit Couturier souhaite en effet créer une dynamique, à Brest, autour du yachting classique.
Les armateurs de ces trois monuments souhaitent que leurs voiliers retrouvent, de façon très fidèle, leurs panaches originels. Chaque équipement devra être le plus proche possible de ce qui se faisait autrefois, à commencer, bien sûr, par les voiles…
Benoit Couturier, propriétaire de Mariquita : « Nous avons mis Incidence en concurrence avec la voilerie Ratsey & Lapthorn.
Au vu des échantillons produits, des possibilités de la voilerie et avec la garantie qu’Incidence créerait un département « voiles classiques », nous avons fait affaire ensemble.
Ainsi, dès le lancement de ce projet, l’équipe d’Incidence s’est lancée dans une recherche de documents d’époque afin de dénicher de précieuses informations sur les matériaux et équipements utilisés au début du siècle dernier lors de la conception de ces bijoux du patrimoine maritime. S’en est suivi un énorme travail d’équipe : « il y a eu beaucoup de pression, et il y en a encore, mais ce défi nous tire tous vers le haut. C’est du beau travail. »
L’ensemble des 21 voiles en cours de fabrication chez Incidence Brest (15 pour Moonbeam IV ; 3 pour Mariquita ; 3 pour Moonbeam III) sera livré dans quelques semaines pour que ces 3 plans Fife puissent s’envoler vers l’Ecosse où ils participeront en juin à la Fife Regatta.
Comment sont conçues les voiles de ces plans Fife?
Le tissu
Le coton qui constituait les voiles des yachts du début du siècle dernier n’est plus fabriqué. L’équipe d’Incidence s’est donc tournée vers du Dacron, qu’elle utilise déjà pour toutes ses voiles classiques, « mais nous avons sélectionné un Dacron le plus souple possible, de façon à ce qu’il se rapproche le plus possible des caractéristiques du coton et que le bateau retrouve ainsi son comportement d’autrefois. L’objectif n’étant pas la surperformance, mais l’authenticité », précise Stéphane Delanoë.
Tous les fournisseurs ont été interrogés, de nombreux échantillons ont été étudiés et travaillés. Une sélection a été présentée à Messieurs Couturier et Caraës.
La teinte du tissu
Là encore, après un méticuleux travail de documentation, l’équipe d’Incidence a défini une teinte bien précise. Ni trop claire, ni trop jaune, ni trop marron…
« Il y a eu de nombreux échanges avec notre partenaire, fournisseur de tissu sélectionné, nous nous sommes ensuite assurés qu’il serait en mesure de reproduire cette teinte sur la quantité voulue. Ce travail sur la teinte a débuté en septembre 2021, avec des rencontres à Amsterdam et à Paris, les commandes ont été passées en décembre. » Le tissu a été livré en février 2022.
L’outillage
Grâce aux documents d’époque qu’elle a recueillis, l’équipe de la voilerie a pu identifier des équipements et outillages utilisés par les maître voiliers de l’époque qu’elle a dû fabriquer pour obtenir le rendu d’autrefois.
« Par exemple, pour réaliser un œillet cousu élégant et solide, il faut des cosses que l’on ne trouve plus aujourd’hui. Nous avons donc décidé de les fabriquer nous-même. »
Ainsi, l’ensemble du matériel utilisé pour fabriquer ces voiles classiques a été conçu spécialement, en interne, pour elles.
L’accastillage
La voilerie travaille avec une fonderie d’art basée dans le pays brestois. « Il confectionne les moules des pièces, sur nos plans. Nous pouvons ainsi proposer des pièces qui ne se font plus. Nous discutons ensemble de l’utilisation de la pièce, de l’alliage le plus adapté, de la rugosité recherchée, de l’aspect esthétique souhaité. Ensuite il met tout son savoir–faire et son amour du métal pour réaliser nos mini-séries.
Tous ces échanges sont enrichissants, passionnants. »
Les cordages
Là encore, l’ensemble des fournisseurs a été interrogé. Des cordages ont été échantillonnés et testés de façon réunir à la fois de bonnes caractéristiques mécaniques, mais aussi bien sûr le rendu esthétique du chanvre d’autrefois. « Cette matière première est ensuite retravaillée à la voilerie en fonction des ralingages ou renforts à réaliser. »
Le cuir
« Cela n’a vraiment pas été simple : trouver la bonne épaisseur, le bon traitement, la bonne couleur. Nous avons longtemps cherché, partout… pour finalement trouver le matériau parfait chez notre voisin gréeur : un cuir épais, résistant, de la bonne couleur et de fabrication Française ! »
Les recherches préalables ont été enrichissantes et ont conforté l’équipe dans son choix final.
Les coutures
Les coutures doivent être absolument droites. Un millimètre de biais dans les zigzags avec du fil marron sur le tissu blanc cassé, sur 20m de long, ça se voit tout de suite.
« Nous avons donc peaufiné notre technique, notamment avec Sébastien Fustec et fabriqué des petits outillages qui permettent de caler les machines. Mais ce sont le talent et l’envie de bien faire des couturières et des couturiers qui font le reste ! »
Les polices des numéros de voile
Des recherches ont été menées pour retrouver les polices utilisées pour les numéros des premières voiles de Mariquita et des Moonbeam.
Le logo
A la demande des armateurs de ces Yachts Classiques, la voilerie s’est dotée d’un logo, dans l’esprit du siècle dernier, qui s’accordera à l’esthétisme et à l’authenticité de ces unités de légende.